Une impression d'emprisonnement, de la douleur, du froid. J'ouvre les yeux et mes poumons se remplissent d'eau. Tout autour de moi est flou, du sangs flotte à la surface, je me sens comme oppressé.

Je commençais à étouffer quand on me tira par le bras. Une poigne forte et une main froide contre ma peau. Je frissonne. J'étais dans une baignoire d'eau glacé dans laquelle se mêlait du sang et du savon. Il était là, ses yeux fatigués qui m'avaient fait descendre de mon paradis.

Il me fait des signes, il ne parle pas, aucun son ne sort de sa bouche. Je prends sa main dans la mienne, il me regarda un moment sans comprendre puis une étincelle s'alluma dans ses yeux. On avait pas besoin de mots, il ne parlait pas, je ne parlais pas, on se regardait et on se comprenait. Il m'aida à me relevé et me sortit de la baignoire. Sa main glacé volait sur ma peau et enroula un linge autour de moi. Dehors, la femme qui était sur le balcon nous regarda avant de partir en détournant les yeux.

Je me suis doucement approché du miroir. J'ai touché l'objet du bout des doigts, la glace était froide, rigide. J'observais, non, je dévorais littéralement des yeux l'enveloppe charnelle que ma chute m'avait fait revêtir. Cette peau de porcelaine, ces yeux sombres, ses mèches noirs et ce corps sec. J'ai ensuite vu mes blessures. Des tâches de couleurs galaxies sur ma peau pâle, des entailles par dizaines et pas d'ailes... Dans mon dos il n'y avait que des restes, des cicatrices, une peau à vif.