XX : Magie, Quidditch et Traditions

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Chronologie :

2 mai 1998 : Bataille de Poudlard

31 décembre 2001 : Mariage de Ron et Hermione

26 décembre 2003 : Mariage de Harry et Ginny

20 juin 2004 : Election de Ron à la tête de la guilde de l'Artisanat magique

17 juillet 2005 : Naissance de James Sirius Potter

04 janvier 2006 : Naissance de Rose Weasley

25 juin 2006 : Naissance d'Albus Severus Potter

16 mai 2008 : Naissance de Lily Luna Potter

Période couverte par le chapitre : 28 juin - 28 novembre 2008

Un petit garçon, Hugo, fit son apparition chez Ron et Hermione le 28 juin 2008. Toute la famille vint accueillir le nouveau venu. Harry trouva Hermione épanouie mais fatiguée. Elle ne s'était pas ménagé ces derniers temps, voulant avancer au maximum ses affaires en cours avant de prendre une pause pour profiter de sa seconde maternité.

Durant les mois écoulés, elle s'était dépensée sans compter pour trouver sa place dans son nouveau service. Son chef, Sturgis Podmore, l'avait embauchée comme secrétaire lui étant directement rattachée pour exploiter ses immenses qualités, mais il avait maintenu la personne qui occupait auparavant ce poste. La jeune femme avait donc entrepris de se définir une fonction. Elle avait proposé de compiler les nombreux ouvrages de droit existants ainsi que les archives du ministère pour créer un codex comprenant toutes les lois applicables et rendre la législation plus claire. C'était du moins le but affiché. Sa détermination secrète était de veiller à ce qu'aucune loi tombée en désuétude mais toujours en vigueur ne puisse être invoquée à l'encontre des enfants de Moldus, des loups-garous et autres créatures magiques.

Elle continuait en outre – mais de façon officieuse – à faire campagne pour l'adoption volontaire de la potion Tue-loup améliorée, en vue d'éradiquer ce fléau en Angleterre autant que faire se peut. Dans ce but, elle organisait des rencontres entre les lycanthropes qui prenaient le breuvage salvateur et ceux qui hésitaient encore à l'adopter. Elle avait utilisé les noms et adresses des loups-garous recensés par le ministère – qu'elle avait recopiés avant de changer de service – et leur avait envoyé des invitations à assister à des réunions les concernant.

Elle avait contacté ses premiers orateurs par l'intermédiaire de Drago Malefoy : à sa requête, il avait joint un message qu'elle avait signé aux colis de potion qu'il expédiait par correspondance demandant des volontaires pour témoigner sur leur libération auprès de leurs compagnons d'infortune. Une dizaine d'entre eux avaient accepté de participer à des séances publiques. Elle avait été profondément touchée de constater que l'un de ceux qui s'étaient présentés n'était pas inscrit sur les registres du ministère. Admettre sa condition à visage découvert était prendre un risque énorme – le refus de se signaler était passible d'emprisonnement. Il avait cependant fait passer le bien-être de ses congénères avant sa propre sécurité. La confiance que cela impliquait à son égard l'avait émue, et cela impressionna beaucoup ceux à qui il était venu parler.

Les séances furent fructueuses. Drago lui avait fait savoir par courrier – ils ne se rencontraient jamais pour ne pas prêter le flanc aux calomnies – que les commandes pour ce produit observaient une légère hausse après chaque assemblée, preuve que la promotion préconisée par Hermione était efficace.

Voyant son terme arriver, elle avait passé le relais à un couple de lycanthropes. Ceux-ci qui étaient venus à la première réunion parce qu'ils faisaient confiance à Hermione qui les avait aidés à trouver un travail un an auparavant. Ils avaient été convaincus par l'orateur et, après avoir adopté la potion, étaient revenus plusieurs fois en tant que témoins. C'est donc le cœur tranquille qu'elle avait reporté son attention sur sa vie de famille et décidé de s'y consacrer les semaines suivantes.

*

Le mois de juillet débutait quand Hermione sortit de Ste-Mangouste avec son cadet. Ginny proposa alors de renouveler l'expérience de l'année précédente ; c'est ainsi que les familles Potter-Weasley, Weasley-Granger, Weasley-Delacour, Weasley-Johnson ainsi que Teddy et Andromeda s'installèrent au Terrier sous de grandes tentes plantées dans le jardin ou dans les chambres vacantes de la maison.

Ils s'y trouvèrent si bien que le campement se poursuivit jusqu'à la fin du mois d'août. Harry y passa ses deux semaines de vacances. Il en profita pour observer Teddy qui avait bien grandi. À dix ans, c'était un enfant gai et charmeur, qui n'avait pas sa langue dans sa poche. Il faisait manifestement la fierté de sa grand-mère qui l'avait élevé avec autant de rigueur que de tendresse. En le voyant rire, grimper aux arbres, s'adonner au dégnomage du jardin, Harry se dit que le petit orphelin avait bien pris sa revanche sur la vie.

Il formait toujours un duo explosif avec Victoire qui avait deux ans de moins que lui. Les deux enfants paraissaient se lancer des défis à longueur de temps ce qui les entraînait dans un certain nombre de situations délicates. On les remarqua ainsi sur le toit du Terrier (une idée de Victoire), on retrouva un gnome sous la tente des enfants (une idée de Teddy), et ils s'enfermèrent accidentellement dans le grenier où habitait la goule qu'ils s'étaient défiés de visiter. Ils disparurent également pendant plusieurs heures sans qu'on arrive à les localiser. Ce fut Mr Lovegood, qu'ils étaient allés voir, qui les ramena. Ils furent pour cet exploit sévèrement punis car les voitures moldues qui passaient sur les routes constituaient pour eux un danger non négligeable.

Ils parvinrent un jour à s'introduire dans la remise du jardin et à s'envoler tous les deux sur le balai que Percy laissait chez ses parents. L'engin monta brusquement à deux mètres – aucun des deux enfants ne manquait de magie – puis les sécurités se déclenchèrent et le balai flotta sur place à la hauteur atteinte, sans vouloir descendre ni se déplacer. Arthur qui passait par là les récupéra. Les parents concernés, à court d'idées pour punir les contrevenants, chargèrent Percy de régler le problème. Si le châtiment ne fut guère sévère, ils furent très impressionnés car le sérieux de Percy leur en imposait beaucoup, et ils le craignaient un peu. Cela les tint tranquilles pendant au moins une semaine.

Une autre bande s'était formée, composée de Dominique, cinq ans, Frederik, quatre ans et demi, James et Louis qui en avaient presque trois. Ils se poursuivaient, inventaient des histoires, jouaient aux bavboules, égayaient la maison et le jardin de leurs rires et de leurs voix flûtées. Rose et Albus, qui n'avaient que deux ans, les accompagnaient parfois dans leurs jeux. Le reste du temps, ils les observaient en retrait et se contentaient de leur seule société. Il y avait aussi les trois bébés : Roxanne, cinq mois, Lily deux mois et Hugo dont c'était les premières semaines.

Pour tous, ce fut une période plaisante. Les parents s'occupaient ensemble des plus petits, et les aînés se géraient pratiquement tous seuls. Les repas et la toilette étaient de grands moments de rires et de jeux. Les adultes se partageaient les corvées ménagères, sous les ordres de Molly qui avait pris la direction de l'intendance.

Arthur, qui était toujours à la tête du département des Accidents et catastrophes magiques, en avait abandonné les rênes à son secrétaire pour l'été. Il passait d'un groupe d'enfants à l'autre avec son bon sourire.

Même Percy, cédant aux abjurations de sa mère, vint les rejoindre une semaine. Audrey, à qui Molly avait longuement parlé lorsqu'elles s'étaient croisées à la commémoration de la bataille de Poudlard, l'accompagna. La jeune femme trouva très vite sa place dans la bruyante tribu et fit savoir qu'elle adorait les enfants, ce qui combla Arthur et Molly, mais sembla affoler légèrement son petit ami.

Quand arriva le mois de septembre, ce fut avec regret qu'ils replièrent les tentes et rentrèrent chez eux.

*

À peine trois jours après leur retour, Ron se fit annoncer en cheminée chez les Potter. Albus et James étaient déjà couchés, mais Lily gazouillait dans les bras de son père quand le maître de guilde débarqua dans le salon.

— Tout le monde va bien ? demanda-t-il à la cantonade.

— Comme tu vois. Et ta petite famille ? lui retourna sa sœur. Vous êtes bien rentrés ?

— Très bien, on trouve juste que notre maison est effroyablement silencieuse. Ça nous manque de ne plus avoir de bruit de fond en continu. Ginny, j'ai un cadeau pour toi !

— Ça, c'est gentil, apprécia-t-elle. Tu t'es rendu compte que tu ne m'avais rien offert pour mon anniversaire ?

— Hein ? Hermione ne s'en est pas occupée ? s'étonna-t-il.

— Je plaisante, Ron, répliqua sa sœur avec un rire dans la voix. Que me vaut cet honneur ? ajouta-t-elle en tendant les mains comme une petite fille impatiente.

— Ce sera le sujet d'un des prochains dossiers d'Alternatives Magiques, répondit mystérieusement Ron. J'ai pensé que cela vous intéresserait.

Il tendit à sa sœur un petit paquet qu'elle s'empressa d'ouvrir. Elle en sortit une boîte ronde de forme aplatie, qui tenait dans la paume de la main.

— Un poudrier ? demanda-t-elle étonnée, après avoir soulevé le couvercle et trouvé un miroir qui tapissait l'envers du clapet.

Elle prenait soin de son apparence, mais pas au point de se maquiller tous les jours.

— Dis mes prénom et nom, l'enjoignit Ron.

En un éclair, Harry revit le visage de Sirius et les yeux bleus de la famille Dumbledore.

— Ron Weasley, fit Ginny d'une voix perplexe en se regardant dans la glace.

Un tintement émana de la poche du maître de guilde qui sortit une boîte semblable des plis de sa cape. Il en ouvrit le couvercle et répondit :

— Ron Weasley, j'écoute.

— Oh, s'exclama Ginny pendant que Harry se penchait avec curiosité au-dessus de l'épaule de son ami pour voir apparaître sa femme dans le miroir que tenait Ron.

— Tu as fait refaire les miroirs magiques de Sirius ? demanda-t-il avec excitation.

— Mieux. J'en ai parlé au maître de guilde des Imprimeurs, et il a accepté de cofinancer la recherche pour développer un objet inspiré de ce que je lui décrivais. Comme je voulais te faire une surprise, je suis allé emprunter celui d'Abelforth Dumbledore pour le leur montrer. Mes chercheurs l'ont étudié, puis ont retrouvé des indications sur la magie utilisée dans les archives qu'ils ont à leur disposition. Ça a été inventé dans les années soixante mais c'était rare et cher, ce qui explique que cela n'ait pas été généralisé.

— Je ne peux pas en avoir un qui me permette de parler avec mon mari ? demanda Ginny qui s'intéressait davantage au futur qu'au passé.

— Quand Harry aura le sien, tu pourras l'appeler. Ça fait six mois qu'on travaille dessus. On pourra correspondre avec tous ceux qui se sont fait enregistrer par le réseau. Comme lorsqu'on se connecte par cheminée, sauf que c'est ton empreinte magique qui est mémorisée, pas ton foyer.

— Empreinte magique, hein, repéra Harry.

— Les originaux ne pouvaient être utilisés qu'entre deux objets reliés, exposa Ron. On a couplé cette idée avec la technique imaginée pour ton bureau, ce qui démultiplie les possibilités, confirma Ron.

— Vous avez réinventé le téléphone ! s'amusa Harry.

— On est passé directement au portable, renchérit son ami qui avait manifestement potassé le sujet avec ses chercheurs.

— C'est fantastique, s'extasia Ginny. Pouvoir discuter avec quelqu'un sans se mettre à genoux devant la cheminée ni attendre que son correspondant soit rentré chez lui.

— Quel bonheur pour les pipelettes ! la taquina son frère.

— Et si on n'est pas visible ? s'inquiéta Ginny. Si je suis dans mon bain, par exemple.

— Il y a une possibilité de se parler sans activer le miroir, la rassura Ron. Cela dit, tu n'es jamais obligée de répondre.

— Je peux le garder ? demanda sa sœur.

— Oui, mais il faudra que tu te fasses enregistrer pour pouvoir être appelée, expliqua Ron. Nous sommes en train de régler les derniers détails avec le service des Transports magiques du ministère. Je te préviendrai quand le réseau sera actif. Harry, si tu as toujours celui de Sirius, je peux faire en sorte qu'on l'enchante, si tu veux.

— C'est possible ? se réjouit Harry.

— Oui, il suffit que la glace soit d'une taille suffisante. Au début, il faudra acheter un modèle standard, mais d'ici quelques mois, on proposera un service plus personnalisé. Mais comme c'est un peu grâce à toi qu'on en est là, on va faire une exception.

— Tu remercieras pour moi ceux qui vont s'en charger, répondit Harry avec reconnaissance, touché par la sollicitude de son ami.

— Les gens vont se les arracher quand ils comprendront à quoi ça sert, prophétisa Ginny qui regardait avec ravissement le cadeau que lui avait fait son frère.

— On y compte bien, reconnut Ron. On espère que cela rentabilisera notre centre de recherches, car, pour l'instant, on n'est pas encore rentrés dans nos investissements.

— En tout cas, ton centre nous a bien aidés, affirma Harry en pensant à ses dossiers consolidés grâce aux sortilèges développés par le CRAM.

— Tu as montré ça à Lee et Padma ? pensa soudain Ginny en se souvenant de l'allusion au magazine que son frère avait fait en arrivant.

— Pas besoin, Jesper Forskare qui fait la rubrique Nouvelles techniques travaille comme artisan-chercheur et il a déjà son papier sous le coude. Il attend juste que je lui donne le feu vert pour transmettre son article à Lee. Ce sera le cas d'ici une dizaine de jours, une fois que j'aurais envoyé officiellement un communiqué aux autres journaux.

AlterMag, d'abord ! revendiqua Ginny.

— Non, en tant que maître de guilde, je ne dois pas favoriser une publication plutôt qu'une autre, récusa vertueusement Ron. Mais je doute qu'ils envoient immédiatement des reporters pour interroger mes chercheurs, ce qui fait qu'AlterMag sera le premier à sortir le papier, ajouta-t-il avec un clin d'œil.

— Oh, c'est dommage pour eux, sourit Ginny en reprenant sa fille des bras de son mari.

*

Effectivement, Alternatives Magiques sortit un dossier sur les miroirs de communication quinze jours plus tard, deux jours après leur mise sur le marché. Parallèlement, les artisans qui les vendaient lancèrent une grande campagne de publicité dont le journal profita.

Intéressés par cette nouveauté, des sorciers qui ne connaissaient pas AlterMag l'achetèrent pour en savoir plus et découvrirent par la même occasion ce que contenait la publication. Les ventes furent multipliées par trois par rapport à la semaine précédente – il fallut refaire une impression – et ses rédacteurs reçurent beaucoup de courrier, dont certains étaient des bons de commande pour le prochain numéro. Ils enregistrèrent même leurs premiers abonnements.

Ayant attiré l'attention de la communauté sorcière, la réplique ne se fit pas attendre. La Gazette du Sorcier daigna enfin se rendre compte de la présence de son concurrent et publia quelques articles critiques à son égard, laissant entendre que sa ligne éditoriale était sans intérêt et qu'il n'y aurait bientôt plus rien à écrire.

Deux semaines plus tard cependant, le quotidien sorcier changeait de ton. Il attaquait violemment le magazine en prétendant qu'il cherchait à dresser inutilement la société sorcière contre elle-même. C'est tout juste si ses rédacteurs n'étaient pas accusés d'opposer les sorciers sang-pur et nés-de-Moldus, rappelant ainsi l'année des Ténèbres de triste mémoire.

Par ailleurs, les dirigeants de La Gazette du Sorcier se doutèrent que des chroniqueurs aguerris étaient derrière cette initiative et menèrent leur petite enquête. Les noms de Lee et des sœurs Patil n'apparaissaient pas dans l'ours, mais le directeur de publication avait dû donner sa véritable identité au ministère pour obtenir le droit d'être mis en vente dans les librairies qui assuraient la distribution. Lee, Padma et Parvati furent convoqués par Barnabas Cuffe, le directeur de La Gazette, et apprirent qu'on se passerait d'eux à l'avenir.

Mise au courant, Hermione invita toute la rédaction d'Alternatives Magiques, ainsi que Harry et Ginny en tant que donateurs, pour une réunion de crise. Rose, James et Albus avaient été envoyés chez leurs grands-parents, mais Hugo était dans son berceau et Ginny avait pris Lily avec elle.

Padma parut enchantée de voir les bébés et posa suffisamment de questions pratiques aux deux mères pour faire soupçonner à Harry une évolution imminente dans la cellule familiale du couple qu'elle formait avec Lee. Une fois qu'on se fut extasié sur les plus jeunes participants, on entra dans le vif du sujet :

— Ce n'est pas si grave, assura Lee une fois qu'il eût exposé la situation. Les filles et moi travaillons aussi pour d'autres journaux et pour la radio, nous ne sommes pas à la rue.

— Au pire, on fera des petits boulots pour compléter, renchérit Padma.

— Hannah m'a dit qu'elle pourrait me prendre à mi-temps dans le café de son oncle en tant que serveuse, ajouta Parvati.

— Ce n'est pas une solution à long terme, se désola Hermione. Qu'on le veuille ou non, La Gazette est une institution dans notre presse et vous allez difficilement rester dans le métier, si elle vous a pris en grippe.

— Raison de plus pour ne pas abandonner l'idée de faire un journal indépendant, répliqua Lee. Ils ont besoin qu'on leur botte un peu les fesses !

— N'était-ce pas l'objectif de départ ? s'enquit Justin. Amener une autre voix dans la presse et se poser en concurrent de La Gazette ?

— C'est pour ça qu'ils vous ont virés ? demanda Harry. Parce que vous leur faites peur ?

— Non, je ne pense pas, lui répondit Padma. Nous n'avons pas encore assez de lecteurs pour être réellement un danger pour eux. J'ai fait mon enquête, moi aussi, et j'ai cru comprendre que c'était à cause du prix de nos espaces publicitaires.

— Qu'est-ce qu'ils ont nos espaces ? s'enquit Daisy Hookum.

— Ils sont un tiers moins cher que ceux des autres journaux, expliqua Parvati. Je suppose que certains en ont profité pour demander à La Gazette de baisser les leurs.

— Je croyais qu'on avait décidé des prix bas pour permettre aux petits artisans d'accéder à la publicité, s'étonna Harry. Ce sont plutôt les grosses compagnies qui peuvent s'offrir les services de La Gazette.

— Mais ils ne le savent pas, et leurs clients cherchent à en tirer parti, expliqua Padma. Bref, on n'a pas vraiment fait exprès, mais on leur pose un vrai problème.

— On ne le regrette pas vraiment non plus, précisa Lee en souriant. On n'a jamais complètement apprécié leur ligne éditoriale, sans compter la façon dont ils ont traité Harry dans le passé... et encore dans le présent.

— Ce n'est pas très important, assura l'intéressé. Ça fait partie de la liberté d'expression chère à Hermione. Tant qu'on ne me jette pas des maléfices dans la rue, ils peuvent dire ce qu'ils veulent sur moi.

— On s'éloigne de notre sujet, recentra Ron. La première question est : est-ce que vous désirez continuer de faire paraître notre journal ?

— Oui ! répondirent simultanément Lee, son épouse et sa belle-sœur.

— Nous aussi, ajoutèrent les autres chroniqueurs.

— Je peux prêter un peu d'argent s'il le faut, proposa Justin. Grâce aux nouvelles lois, les gens font beaucoup plus souvent appel à nous, expliqua-t-il, et mon patron nous a donné une belle augmentation en échange de nos heures supplémentaires.

— Vive Bielinski, fit Hermione en faisant un clin d'œil en direction de Harry.

— De toute façon, il est hors de question d'arrêter, alors qu'on commence à se faire connaître et que nos ventes sont en hausse, affirma Lee avec force. Sans compter qu'à nous critiquer comme elle le fait, La Gazette nous fait une excellente publicité. Tous ceux qui sont agacés par leur aversion pour tout ce qui est nouveau sont maintenant au courant que nous existons.

— On a des courriers d'insulte, bien entendu, admit Parvati, mais aussi des lettres touchantes de sorciers qui disent avoir plein d'idées d'amélioration venant du monde moldu dont ils n'osent pas parler et qui se sentent soutenus par notre initiative. On ne peut pas les laisser tomber.

— Non ! confirmèrent les reporters.

Harry, Ron et Hermione se regardèrent. Ils avaient lancé l'idée, mais c'était désormais l'équipe éditoriale qui prenait les choses en main. Il ne leur restait plus qu'à suivre le mouvement.

*

Quelques semaines plus tard, Hermione trouva un nouveau sujet à développer. Ron et elle étaient venus passer le samedi après-midi au square Grimmaurd. Ils s'installèrent dans le salon, occupés diversement. Harry potassait un livre de médecine légale et Ron griffonnait sur un parchemin tout en consultant des comptes rendus de réunion de la guilde. Ginny lisait un roman tandis qu'Hermione feuilletait une revue scientifique, son bébé dans un couffin à ses pieds.

— James ! dut intervenir Ginny au bout d'un petit moment. Ton frère a le droit de jouer avec les dragons, lui aussi.

— C'est à moi ! affirma James.

— Vilain ! le jugea Rose.

— Ce sont tes dragons, mais il t'a prêté sa balle tout à l'heure, lui rappela Ginny.

Elle allait sans doute encore développer la nécessité du partage, quand sa belle-sœur s'écria :

— Eh bien, en voilà une nouvelle !

— Un scandale sentimental entre deux chercheurs ? ironisa Ron.

— Attends, je relis pour être sûre de bien comprendre ! répondit Hermione comme aspirée par la page qu'elle déchiffrait.

Les autres échangèrent un regard surpris. Recherche et coopération magique n'était pas une publication propre à faire trépigner ses lecteurs. Une minute plus tard, Hermione reposa sa revue et déclara avec un sourire ravi :

— Eh bien, figurez-vous qu'il est démontré que les Mangemorts racontaient n'importe quoi.

— Heureusement qu'on n'a pas attendu le verdict des savants ! se gaussa Ron.

— Savez-vous ce qu'est la génétique ? demanda Hermione, sans prêter attention à la remarque ironique.

Il n'y avait qu'à Harry que cela évoquait de vagues souvenirs. Il la laissa développer la théorie de la transmission des gènes par l'intermédiaire des chromosomes et les notions de caractère récessif et dominant.

— Je résume, conclut-elle après dix minutes d'explications. Les caractères génétiques sont donc soit dominants, soit récessifs et, dans ce dernier cas, doivent être transmis par les deux parents pour être actifs.

— C'est ça la découverte ? s'enquit Ginny les sourcils froncés par la concentration.

— Non, cela fait deux siècles que c'est connu chez les Moldus et même les sorciers sont au courant. Ce qui est nouveau, c'est qu'une étude sans précédent a été lancée par un chercheur australien. Il a recueilli des données sur une vaste population pour comprendre comment se transmettait la magie. Et il a notamment démontré que tous les sorciers issus de parents moldus ont des ancêtres sorciers. Raconter qu'ils ont volé la magie de quelqu'un est bien une aberration ! conclut-elle d'un ton féroce.

— On le savait, fit Harry pour l'apaiser.

— Mais là, c'est prouvé, insista Hermione.

— Si je comprends bien, résuma Ginny qui était de loin la plus attentive, la sorcellerie est un gène récessif qui réapparaît chez les Moldus quand les deux parents le transmettent.

— Exactement.

— Mais comment ce gène atterrit-il chez les Moldus ? demanda Harry.

— La plupart des sorciers nés-de-Moldus ont des cracmols dans leur arbre généalogique : du côté de leur père et du côté de leur mère. Nous savons que les cracmols vivent et se marient dans le monde moldu. On suppose que les gènes de leurs descendants finissent par se rencontrer au bout de plusieurs générations, et un petit sorcier apparaît comme par magie.

— Donc tous les nés-de-Moldus sont des descendants de cracmols et petit-descendants de sorciers.

— Il y a des cas où le gène semble entrer dans la famille de façon plus indirecte, précisa Hermione.

— Pardon ? releva Harry.

— Adultère ou adoption, indiqua Hermione. Dans les filiations, il y a souvent des gènes qui ne devraient pas y être présents.

— Les à-côté, explicita Ron.

— Oui, on peut dire ça comme ça, je suppose, dit Hermione d'un ton un peu pincé.

— Et les cracmols, pourquoi le sont-ils ? demanda Ginny. Ils ont deux parents sorciers, pourtant ?

— Il semble qu'une anomalie génétique, présentée par les deux parents, empêche parfois le gène de s'exprimer. D'ailleurs, on constate que cela arrive presque exclusivement dans les familles de sang-pur, sans doute parce que les gènes se mélangent moins et que les tares apparaissent plus vite. Ce n'est que lorsque le gène bloqué rencontre de nouveau un gène sorcier que la magie peut de nouveau s'exprimer.

Ils réfléchirent aux implications de cette explication.

— Et les couples mixtes ? interrogea soudain Harry. Comment font-ils pour avoir des petits sorciers puisque le gène est récessif et qu'il n'est transmis que d'un côté ?

— Il est effectivement avéré que la plupart des enfants issus de couples mixtes sont sorciers. La rencontre entre un sorcier actif et un descendant de cracmol doit jouer mais n'explique pas cette statistique. Diverses hypothèses ont été avancées, mais il n'y a, à ce jour, aucune étude qui puisse les confirmer ou les infirmer. L'idée la plus vraisemblable, selon moi, serait que tous les humains possèdent un gène magique dormant qui ne peut être avivé que par la rencontre avec un gène actif.

— Donc quand un couple mixte a un enfant non sorcier, ce ne serait pas la faute du Moldu, en conclut Ginny après réflexion en relançant distraitement la balle qui était venue heurter son pied vers Rose.

— Ce serait le sorcier qui a transmis un gène bloqué, confirma Hermione. Mais ce n'est pour le moment qu'une hypothèse. En attendant, l'étude a montré sur une grande échelle : petit a, que tous les sorciers ont des ancêtres sorciers, même si leurs parents directs sont Moldus. Petit b, que l'obsession du sang pur finit par créer des cracmols, c'est-à-dire des enfants dont le gène sorcier est bloqué. Il est donc recommandé de favoriser les mariages mixtes pour renforcer à long terme le sang sorcier.

— C'est une révolution, en effet, évalua Harry.

— Et vous ne savez pas encore le meilleur, continua Hermione. Cette étude a également prouvé que, plus le sang est pur, moins les sorciers sont féconds. Cela explique l'extinction des plus grandes familles sorcières qui refusent d'épouser des nés-de-Moldus et des sang-mêlés.

— Les Blacks ont fini par s'éteindre, admit Harry.

— Les Weasley ne se sont pas si mal débrouillés, opposa Ron.

— Ce ne sont que des tendances, pas des généralisations, expliqua Hermione. Sans compter qu'il y a peut-être du sang moldu qui s'est glissé dans les familles réputées pures, sans qu'on le sache.

— Dans cinq minutes, tu vas nous dire que ma famille a été sauvée par les femmes adultères, protesta Ron.

— En tout cas, la famille Serpentard-Gaunt a bel et bien disparu, continua Hermione, évitant sagement de confirmer l'impression de son mari.

— Harry y a un peu aidé, glissa Ginny.

— Je ne pense pas que le dernier représentant avait l'intention de se reproduire, fit remarquer Harry.

— Mais c'est plus sûr d'épouser une née-de-Moldus quand même, résuma Ron. Ça veut donc dire qu'on aura plus d'enfants que Harry et Ginny, se réjouit-il avec un sourire faraud.

— Ne sous-estime pas l'efficacité de mes sorts contraceptifs, rétorqua Hermione en se penchant sur le couffin où dormait son fils.

*

Profitant de n'avoir pas encore repris son travail, Hermione rédigea un dossier pour AlterMag sur la source de la sorcellerie. Son article simplifiait et expliquait le contenu de celui qu'elle avait trouvé. Ensuite, elle en écrivit un autre qui retraçait l'évolution du statut des nés-de-Moldus dans la société magique britannique du Moyen-âge à l'époque actuelle. Elle concluait en précisant que les dernières lois s'appliquant spécifiquement aux sorciers apparemment spontanés étaient désormais abolies – sans préciser que c'était son œuvre.

Dans un troisième papier, elle faisait une étude comparée du statut actuel des sorciers spontanés dans les diverses communautés magiques. Il y avait dans le monde trois grands modèles : les pays où les sorciers nés-de-Moldus étaient traités comme les autres et admis dans les écoles de sorcelleries. Ensuite, il y avait ceux où ces sorciers étaient exclus du système éducatif ou recevaient une formation moins poussée et se trouvaient relégués aux basses besognes de la communauté. Enfin, il y avait les territoires dont le système politique ou religieux moldu avait amené les sorciers à s'exiler. Quand cela avait été possible, ils avaient mis en place des filières propres à récupérer les sorciers spontanés qui naissaient encore sur ces territoires abandonnés aux Moldus, pour leur éviter d'être emprisonnés ou châtiés. C'était cette diaspora qui donnait à l'Angleterre et autres pays d'accueil une population aussi variée.

Hermione ne signa pas ces textes de son nom, mais ils étaient tellement intéressants et bien documentés qu'ils ne manquèrent pas d'être remarqués. Si La Gazette du Sorcier refusa de les citer dans un premier temps, Sorcière-Hebdo les évoqua et cela généra une nouvelle audience à AlterMag, à la grande satisfaction de ses rédacteurs et de ses mécènes.

Cela n'en resta pas là. Le résumé qu'en avait fait l'hebdomadaire populaire avait attiré l'attention sur l'un des points soulevés : la propension des familles sang-pur à engendrer des cracmols ou à péricliter, faute d'héritier. Une dizaine de jours après la parution du dossier d'Alternatives Magiques, une tribune enflammée de La Gazette du Sorcier s'indigna contre ce qui était considéré comme une attaque venimeuse et sans fondement contre le sang sorcier. C'est bien la preuve, signa Ink Watermann, qu'il y a parmi nous des demi-sorciers, honteux de ce qu'ils sont, qui tentent de salir ceux qu'ils ne pourront jamais atteindre.

L'argument était tellement énorme qu'il suscita des réactions indignées de lecteurs qui écrivirent à La Gazette pour protester et à AlterMag pour le soutenir. La Gazette en profita pour répéter son argument premier : Alternatives Magiques prenait un malin plaisir à fomenter des conflits et semer la discorde dans la communauté.

Au milieu de cette tourmente de courriers et d'articles les prenant à partie, et même d'une bagarre générale au Chaudron Baveur provoquée, selon les témoins, par une discussion enflammée au sujet du sang sorcier, Lee et les sœurs Patil restèrent sereins et mesurés. Ils commentèrent leurs sources, soulignant qu'un chercheur australien avait peu de chance de consacrer trois ans sur une étude avec pour but ultime de troubler la communauté sorcière britannique, corrigèrent certains détails qui avaient été déformés à force d'être répétés, proposèrent, encore et toujours, le dialogue et l'échange d'arguments.

Rendu inquiet par l'ampleur de ce qu'ils avaient déclenché, Harry passa un coup de cheminée à Lee.

— Vous arrivez à faire face ? demanda-t-il.

— On a du mal à répondre à tous les courriers, mais au moins, on a de quoi remplir le magazine, le rassura le journaliste avec flegme. Et du monde à qui l'envoyer mercredi prochain.

— J'ai remarqué que vous avez signé de votre vrai nom la semaine dernière, pointa Harry.

— Vu que La Gazette était au courant, nous n'avions plus de raison de nous cacher et leur permettre de dire que nous avions honte de ce que nous écrivions. Sinon, comment trouves-tu le débat ?

— Effrayant, avoua Harry. Je ne savais pas qu'il y avait autant de sorciers attachés à défendre la pureté du sang. Je me demande si ce que j'ai fait il y a dix ans a servi à quelque chose.

— Bah, sourit Lee, au moins on les a obligés à sortir du bois. Les gens n'ont pas changé d'opinion en un mois, ils l'expriment, c'est tout.

— Je peux faire quelque chose pour vous ? proposa Harry. Écrire un nouvel article ?

— Si tu as un message à faire passer, nos colonnes te sont ouvertes, répondit Lee. Mais tu n'as pas à te sentir obligé de plonger dans la mêlée. C'est déjà toi qui as fait le boulot la dernière fois, nous sommes prêts à prendre la relève. En tant que journalistes, nous sommes même plus fondés à le faire que toi, qui es Auror et supposé être impartial.

— D'accord, je vous laisse gérer, accepta Harry heureux de ne pas avoir à intervenir dans un combat qu'il maîtrisait mal. Mais je suis là si vous avez besoin d'aide.

— On le sait. Mais cette fois, c'est à nous de montrer le chemin.

*

Quelques jours plus tard, une nouvelle relayée par La Gazette du Sorcier fit sensation : un mouvement nommé Magie, Quidditch et Tradition s'était formé et appelait tous les vrais sorciers et fiers de l'être à les rejoindre pour défendre les traditions sorcières.

Refusons de nous laisser envahir par l'insidieuse influence des mœurs dégénérées des Moldus, appelait son fondateur Caedmon Selwyn dans La Gazette. Et pour commencer, opposons-nous à cet afflux d'objets inutiles et pervertis que des irresponsables tentent de nous imposer.

— À commencer par la technique d'imprimerie ? bougonna Harry quand il lut le passage chez Ron et Hermione, que Ginny et lui étaient passés voir. J'aimerais bien qu'il tente de convaincre les sorciers de renoncer aux miroirs communicants, tiens !

Ce mode de communication s'était imposé à une vitesse prodigieuse, au point de provoquer des ruptures de stock, obligeant les artisans qui les fabriquaient à travailler tard dans la soirée et le dimanche pour faire face à la demande. En moins d'un mois, cet objet nouveau était devenu monnaie courante : on le sortait de sa poche dans les rues sorcières, les bars, les magasins. Au ministère, Harry avait remarqué que les feuilles de service volantes s'étaient faites plus rares dans les couloirs.

Bien entendu, cela ne s'était pas fait sans quelques récriminations. Certains se vexaient quand leur interlocuteur les interrompait brusquement pour commencer à discuter avec une personne se trouvant Merlin sait où. D'autres estimaient pénible d'entendre des conversations privées claironnées sans façon dans les lieux publics. À Poudlard, les miroirs communicants n'étaient tolérés que dans les salles communes et les dortoirs, et il fut rappelé que les sorciers mineurs ne pouvaient pas être enregistrés sur le réseau, et qu'il était donc inutile aux parents d'en envoyer aux plus jeunes.

— Oh, grand bien leur fasse à ces traditionalistes, ils n'ont qu'à organiser leurs réunions à genoux devant leur cheminée, répondit Ginny avec conviction. S'ils veulent continuer de vivre comme au XIXe siècle, c'est leur problème !

Elle-même profitait pleinement de ce nouvel outil pour appeler ses amies ou ses belles-sœurs, sans quitter James et Albus des yeux.

— Ce n'est pas ennuyeux, cette association qui veut revenir en arrière ? s'inquiéta Harry. Ce n'est pas ce que nous espérions en fondant notre magazine.

Il craignait de s'être une fois de plus fourvoyé en croyant bien faire, comme il l'avait fait en transmettant des informations sur Flamel à Rita Skeeter.

— Les principes ne sont pas nouveaux, le rassura Hermione. Ils étaient plus ou moins exprimés auparavant. C'est pour ça que nous avons éprouvé le besoin d'offrir une tribune moins partiale que La Gazette et plus désireuse de promouvoir le dialogue que la polémique. Nous allons reprendre leurs arguments et y répondre, pour que tout le monde puisse s'exprimer et les sorciers faire leurs choix.

— C'est formidable de pouvoir apporter des choses à notre communauté, commenta Ginny. Vous trois, vous avez un don pour ça.

— Tu as fait rêver les gens quand tu jouais pour les Harpies, lui fit gentiment remarquer Hermione. Que serait le monde magique sans le Quidditch ?

— C'est toi qui dis ça ? releva Ginny avec humour, sachant qu'Hermione n'appréciait que très modérément l'ambiance électrique et partisane des stades.

— Ce n'est pas parce que je ne comprends rien au Quidditch, comme se plaisent à affirmer ton frère et ton mari, que je n'en vois pas les apports. Il ne faut pas abuser du pain et des jeux, mais un peu de rêve, ça fait du bien et ça lie une communauté.

Harry remarqua le sourire hésitant de son épouse et se promit d'avoir une discussion sérieuse avec elle quant à son avenir professionnel.

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Chat avec J.K. Rowling, 30 juillet 2007

o [Les sorciers nés de parents Moldus] ont toujours un sorcier ou une sorcière quelque part dans leur arbre généalogique, parfois il y a de nombreuses générations. Le gène réapparaît en des endroits inattendus.

Tweet J.K.Rowling, 17 juillet 2015

[Les « Sangs-de-Bourbe » sont rendus possibles grâce à] des gènesrécessif

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Ours : Dans une publication, endroit où sont répertoriés le nom du journal et son adresse, le nom du directeur de la publication, celui des responsables de rubriques et parfois des collaborateurs avec, toujours, celui de l'imprimeur

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